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Combattre l'obésité en interdisant les sodas XXL

Obésité : la grosse pomme contre le Maxi-Coca

Après les efforts de Michelle Obama, le maire de New York propose d'interdire les sodas sucrés en version XXL. Mais les lobbys veillent.



On est revenu à la prohibition ! Sauf que, cette fois, ce n'est plus le tord-boyaux qui est hors la loi, mais le soda à bulles. Michael Bloomberg, le maire de New York, a proposé d'interdire le gobelet grand modèle des boissons gazeuses et sucrées dans les restaurants, les cinémas et chez les vendeurs ambulants pour combattre l'épidémie d'obésité. Selon les statistiques, 58 % des adultes new-yorkais et presque 40 % des enfants des écoles publiques sont obèses ou souffrent de surcharge pondérale.

Ce n'est évidemment pas du goût de l'Association de la boisson de la ville de New York. "L'obsession malsaine" du département de la Santé à s'en prendre aux boissons gazeuses "le pousse de nouveau à en faire trop. La mairie ne va pas régler la question de l'obésité en attaquant le soda, parce que ce n'est pas cela qui l'accroît", affirme son porte-parole dans un communiqué. Coca-Cola a renchéri en disant : "Les New-Yorkais méritent mieux que cela. Ils peuvent décider eux-mêmes des boissons qu'ils achètent."

Première

Ce n'est pas la première fois que Michael Bloomberg se préoccupe de santé publique. Il a interdit de fumer dans les restaurants et les parcs, prohibé l'usage d'acides gras trans dans les fast-foods, limité la quantité de sel et obligé les restaurants à indiquer le nombre de calories. Des mesures qui ont ensuite été imitées dans d'autres villes.

Quant à la bataille contre les sodas, elle n'est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, les écoles publiques notamment essaient de les bannir des distributeurs et des campus. Si la mesure qui interdit les gobelets de plus de 47 centilitres est votée, cela devrait être une première dans le pays. Cela ne concerne cependant pas les sodas light, les jus de fruits et les boissons vendues dans les épiceries.

La croisade de Michelle

Le maire de New York n'est pas le seul à avoir lancé une croisade contre l'obésité. C'est maintenant une affaire d'État. Michelle Obama se démène depuis deux ans pour sensibiliser l'opinion publique au danger de l'obésité infantile qui a triplé en 30 ans. Aujourd'hui, près d'un petit Américain sur trois est trop gros. Elle a d'abord créé un potager sur la pelouse de la Maison-Blanche où elle invite régulièrement les écoles à venir l'aider à bêcher. Sort aussi cette semaine un livre de photos et d'anecdotes sur ce même potager. On y apprend que les melons de la Maison-Blanche n'ont pas de goût, que les potirons y poussent mal et qu'il n'y a pas de betteraves, car la famille Obama ne les aime pas. Il y a aussi des recettes de soupe au maïs et de tarte aux épinards.

Michelle Obama ne se contente pas de jouer à la jardinière. Elle a aussi lancé Let's Move, une campagne qui encourage les écoles, les familles, les élus et les restaurateurs à faire plus d'exercice et à manger plus sain. Et elle ne ménage pas ses efforts. Elle est partout, dans toutes les émissions de télé. Un jour, elle fait des pompes sur le Biggest Loser, un programme de télé-réalité qui vise à faire maigrir un groupe d'obèses, le lendemain, elle fait un concours de hula hoop, et même une course en sac dans la East Room.

Lobbys

A priori, on pourrait penser que la lutte contre l'obésité fait l'unanimité à droite comme à gauche. Eh bien, non, pas aux États-Unis ! Une partie des républicains estiment que l'action de Michael Bloomberg et de Michelle Obama est une atteinte à la liberté individuelle et une ingérence insupportable du gouvernement. Ils créent un pays d'assistés, un "État nounou", clament-ils. L'industrie agroalimentaire est tout aussi hostile. Elle s'est battue bec et ongles l'an dernier contre l'administration qui voulait modifier le menu des cantines en réduisant sel, sucre, féculents, et en augmentant les légumes et les fruits. Au terme d'une rude bataille, les industriels ont gagné. Les frites restent au menu pour faire plaisir aux États producteurs de pommes de terre et les écoles peuvent compter la sauce tomate de la pizza comme un légume !



Source Le Point

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